Armée Finlandaise
La croix gammée finlandaise, nommée
Hakaristi, était à l'origine le symbole de chance de la famille du Comte von
Rosen, qui offrit son premier avion à "l'armée blanche" finlandaise, en 1918
durant la guerre d'indépendance.
Puis, elle fût adoptée comme emblème officiel de l'armée de l'air finlandaise,
et plus tard, de l'armée. C'est seulement après que les nazis aient adopté un
symbole similaire que la Hakaristi a acquis une signification politique.
Autrement dit, la
Hakaristi que l'on retrouve dans l'armée (et non pas sur le drapeau
national) n'a pas de lien direct, ni avec les nazis,
ni avec leur idéologie. Puisqu'elle
a commencé à être utilisée bien avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Il s'agit
d'un très ancien emblème des peuples finno-ougriens que l'on retrouve encore
dans leur artisanat.
Cependant, c'est bien du coté de l'axe que se battit l'armée finlandaise!
Bon passons sur ce moment sombre de leur histoire et penchons
Nous, sans tomber... Sur la croix
du drapeau national finlandais et des drapeaux nordiques en général. Elle représente la chrétienté
et le premier pays a avoir mis cette croix sur son drapeau est
le Danemark. La Suède, la Norvège, la Finlande et l'Islande ont suivi, ainsi
que certaines de leurs possessions. Sans oublier les peuples finno-ougriens de
Russie, très proches des Finlandais.
Revenons vers la croix gammée qui est
liée à différents pays, religions et périodes de notre histoire!
Mais d'abord, un peu
d'étymologie : on écrit croix gammée avec deux m, car cette appellation vient du
gamma de l'alphabet grec.
Dans la religion hindoue,
les deux sens de rotation sont associés à l'activité du dieu Brahma
constructeur de l'univers : le svastika proprement dit pointant vers la
droite représente la construction, la croissance (Pravritti), alors que celui
pointant vers la gauche, appelé sauvastika, représente l'involution, la
destruction (Nivritti). Inscrit dans un carré à base horizontale (graphie
nettement plus fréquente que la position à 45°), il représente la stabilité, ses
branches indiquant les quatre orients. Il peut également être le symbole du dieu
solaire Surya. Le
svastika pointant vers la droite, auspicieux et bénéfique, est presque seul
représenté et jouit d'une popularité inaltérée par les évènements en Europe. On
le retrouve même sur des objets non proprement religieux. Le sauvastika,
considéré comme néfaste, n'est en général pas employé. Au Bengale,
Svastika est un prénom courant.
C'est l'un des plus anciens symboles de l'humanité que l'on retrouve sous
plusieurs formes dans la majorité des civilisations du monde, bien qu'il n' ait
pas toujours la même signification. Les différentes graphies "svastikaformes"
ont pu naître indépendamment les unes des autres, bien que certaines soient
liées historiquement.
Les premiers svastikas connus se trouvent sur des poteries de la culture
Vinca de
Transylvanie et datent du Ve
millénaire av J.C, suivis par ceux des poteries de Sintashta au Sud de l'Oural
datant du IIe millénaire.
Leur présence se fait plus importante à partir de l'Âge
du bronze. Voici quelques-unes de leurs principales occurrences en Europe et en Asie
centrale : dans le Caucase
(culture de Koban), en
Azerbaïdjan, chez les Scythes et
leurs parents les
Sarmatiens, chez les Hittites, les Celtes (triskell),
les
Grecs (grecque). Plus tard on en trouve en Islande deux
versions, le (marteau
de Thor tournoyant dans le ciel représentant le soleil) et le Þórshamar des
grimoires ; le
lauburu est typique du Pays
basque. Le svastika apparaît également dans de nombreuses cultures d'Asie,
d'Afrique et
d'Amérique.
On le trouve dans deux idéogrammes chinois, 卐 ou plus couramment 卍, signifiant
"dix mille" ou "le cœur de Bouddha".
La svastika peut être vue comme la représentation schématisée de la fronde, 1re
arme réellement efficace avant l'apparition de l'arc. Peuplades de bergers
essentiellement, les habitants des contrées orientales privilégiaient cette arme
facile à transporter et dont les projectiles se ramassaient à même le sol. Le
tournoiement dans le ciel avant le lâcher avec son vrombissement particulier a
pu donner selon certains chercheurs écrivains la représentation sur des murs ou des poteries de
ce qui fut appelé plus tard svastika. Selon que le peintre était gaucher
ou droitier, on obtenait un sens de rotation différent. Cette théorie, jugée par
beaucoup comme trop simpliste, est souvent ignorée, bien que sans
véritable argument à son encontre.
Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer l'ubiquité du
svastika. Une explication triviale est qu'il s'agit d'un motif décoratif facile
à exécuter. Une autre, qui fait appel aux fonctions symboliques communes à tous
les humains, suggère qu'il s'agirait à l'origine d'une représentation d'un
mouvement rotatif : rotation du ciel nocturne dans l'hémisphère Nord autour de Polaris, du
soleil dans sa course, ou d'un autre
corps céleste.
La signification et l'importance du svastika varient selon les cultures et
les époques. Il peut n'être qu'un signe parmi d'autres comme sur les poteries
Vinca, ou un symbole religieux proéminent comme dans l'hindouisme
et le
bouddhisme. Au
XXe siècle,
les svastikas ont été associés au régime nazi et sont
devenu tabous
dans le monde occidental, même le svastika bouddhique pointant vers la gauche, à
l'inverse du svastika indien et de la croix
gammée. Des tombes bouddhiques appartenant à des familles indochinoises
furent vandalisées après la guerre ; plus récemment, des cartes Pokémon
portant un svastika bouddhique durent être retirées de la vente au Japon. La
circulation de l'information et l'intérêt accru pour les civilisations asiatiques n'ont
pas encore réhabilité le svastika dans le monde occidental.
Le svastika a été utilisé par les bouddhistes probablement dès la fondation
de cette religion aux alentours du
VIe siècle
av. J.-C. En dehors de l'Inde,
svastika et sauvastika ont d'abord été indifféremment utilisés, les deux formes
étant considérées comme aussi favorables l'une que l'autre. Néanmoins,
l'apparition du sinogramme wan 卍 vers l'époque des Liao
a favorisé la forme pointant vers la gauche, plus fréquemment employée. Après la
Seconde Guerre mondiale, le stigmate nazi du svastika pointant vers la
droite l'a pratiquement fait disparaître en dehors de l'Inde.
Le
caractère
chinois 卍 (pinyin wàn, équivalent de 萬, « 10 000, myriade »), représente directement un
svastika pointant vers la gauche ; il symbolise dans le
bouddhisme chinois la réalisation des dix mille mérites, qui promettent le nirvâna ; le
Bouddha le porte d'ailleurs parfois, dans l'iconographie chinoise, sur la
poitrine. Dans le
bouddhisme zen, c'est le « sceau de l'esprit de Bouddha ». Ce symbole est
utilisé pour noter les temples bouddhiques sur les plans de ville à Taiwan et au Japon. La valeur
de "soleil" lui fut attribuée par l'impératrice Wu Zetian
lors de sa tentative de création de nouveaux sinogrammes.
Au Japon, les
deux formes de svastika sont quelquefois associées aux deux composantes de
l'illumination : le svastika dextrogyre, omote manji ou simplement
manji représente l'amour et la compassion (associés au bouddha Amitabha),
alors que le svastika pointant vers la droite, ura manji ou gyaku
manji représente l'intelligence et l'énergie.
Chez les Tibétains,
le svastika est appelé g.yung-drung, ce qui signifie « éternel ».
Traditionnellement, les bouddhistes tibétains
adoptent le svastika pointant vers la droite comme les Indiens, tandis que les
bonpos, pratiquants de l'ancienne religion tibétaine prébouddhique Bön, utilisent le
svastika pointant vers la gauche.
En Corée, le
svastika est très courant dans les rues où il indique tout lieu religieux.
Au début des années
1920, le mouvement religieux syncrétiste
Dao Yuan (道院 Maison du Dao) fonda en Chine l'organisation charitable du
Svastika rouge, dont les activités s'interrompirent après 1949 ; les branches
de Hong Kong
et Singapour,
encore actives, patronnent des écoles et des hôpitaux.
Certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord l'utilisent, particulièrement dans
le Sud-ouest des
États-Unis, lui donnant chacune une signification différente. Ainsi chez les Hopis il représente
les pérégrinations des clans alors que chez les Navajos c'est
la "bûche tournoyante" liée aux rites de guérison. Le svastika a été retrouvé
dans les sites archéologiques de la civilisation de Mississipi, dans l'Ohio.
Le svastika était particulièrement familier des
Britanniques ayant servi dans l’armée des Indes, comme
Rudyard Kipling, dont les livres étaient protégés par une couverture portant
ce signe jusqu'à ce que le symbole ne devienne trop lié avec le nazisme. L'une
des nouvelles de
Histoires comme ça (édition 1911), "Le crabe qui jouait avec la mer",
incluait une illustration pleine page par l'auteur représentant un socle de
pierre en forme de svastika, mentionné dans la légende comme "marque magique",
effacé dans les éditions ultérieures.
À partir de la fin du
XIXe siècle
et jusque peu avant la
Seconde Guerre mondiale, le svastika a joui d'une certaine popularité dans
le monde occidental. Il fut employé comme porte-bonheur, par exemple sur des
cartes de vœux anglaises ou sur des pendentifs de montre de poche publicitaires
émis en 1925 par Coca-Cola.
Il fut adopté comme emblème par des clubs sportifs, des organisations, des
entreprises et même des unités militaires, mais dans un esprit sans rapport avec
l'idéologie nazie.
Les Boy
Scouts de
Grande-Bretagne l'adoptèrent pour des badges, particulièrement la fleur
de lys à laquelle
Baden-Powell l’ajouta en 1922 ; il avait
probablement rencontré ce signe en Inde. Il fut retiré
en 1935 du fait de son usage par le parti nazi.
Le British National War Savings Committee l'utilisa pendant la
Première Guerre mondiale.
Les billets émis par le gouvernement provisoire russe en 1917 portaient un
svastika.
Vous connaissez le logo de la
marque d'huile Lesieur ? Un carré incliné coupé en quatre ?
Eh bien, à l'origine, c'était une croix gammée inclinée sur fond rouge... M.
Lesieur, quand il a fondé sa compagnie, avait utilisé ce vieux symbole hindou
pour signifier la force, la vaillance, le bien-être, enfin bref tout ce que son
huile était censée apporter...
Mais dans les années trente, il a dû changer ! Ca devenait moins porteur, comme
disent les publicitaires. Il a effacé les "pattes" de la croix gammée, et n'a
conservée que les hampes, bref, qu'une croix simple sur fond rouge.
Cette belle histoire finit tragiquement...
Car, lors de sa jeunesse autrichienne, Hitler passait devant un Svatiska chaque fois qu’il se rendait au couvent de Lambach, où cette croix
figurait au-dessus du prie-Dieu. Hitler a choisi une croix noire à branches
coudées vers la droite, sur disque blanc et fond rouge. Pour lui, le rouge
représentait les idéaux sociaux du parti nazi, le blanc ses idéaux nationalistes
et la croix indiquait la victoire de la race aryenne.
Et malgré toutes les meilleurs explications historiques du monde, on ne
pourra jamais refreiner un frisson naturel à la vue de ce symbole!